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Ayiti
Peyi madichon
(Haiti pays maudit)
Chapitre 3 : la cicatrice

Il y a sept ans, Haïti a connu la journée la plus macabre de son histoire, lorsqu’un puissant séisme a ravagé le pays, laissant dans son sillage plus de 300 000 victimes. Ce jour-là, la Perle des Antilles, pourtant habituée d’encaisser les coups, s’est fait mettre K.-O. Malgré le passage des années, l’île porte encore les stigmates de ce 12 janvier 2010 et tente toujours de s’en remettre.

En mémoire des victimes
Monument à la mémoire des victimes du séisme. Situé à quelques kilomètres de la capitale, le mémorial a été érigé à l’endroit même où des milliers de personnes ont été enterrées.
photo Alexandre Legault-Déry

L’angoisse

La ministre Dominique Anglade garde un souvenir douloureux de la tragédie. Dans les heures et les jours suivants le séisme, elle reste sans nouvelles des membres de sa famille qui habitent Port-au-Prince. Puis, l’angoisse se transforme en désolation, sa famille ayant été décimée par le tremblement de terre.

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la suite du reportage
Difficile reconstruction
Plusieurs années après le sinistre, la machinerie lourde est toujours rare en Haïti, surtout en dehors de la capitale.
photo Alexandre Legault-Déry

La reconstruction

Dans les jours et les semaines qui ont suivi le tremblement de terre, les yeux du monde entier se sont tournés vers Haïti. La communauté internationale promettait onze milliards de dollars pour tout reconstruire.

Pourtant, le pays ne semble pas s’être encore remis du séisme le plus destructeur de son histoire.

L'effervescence

Malgré les dégâts encore visibles, les bidonvilles surpeuplés et les dizaines de milliers de personnes toujours à la rue, l’effervescence dans la capitale demeure palpable.

La cathédrale en ruines
Les ruines de la cathédrale Notre-Dame de L'Assomption de Port-au-Prince, détruite en janvier 2010.
photo Alexandre Legault-Déry

Sept ans plus tard

Les cicatrices du 12 janvier 2010 sont toujours visibles dans la capitale haïtienne. La cathédrale en ruine trône toujours en plein cœur du quartier de Bel Air. À quelques pas de là, le palais présidentiel n’a toujours pas été reconstruit. Et les survivants subissent encore les contrecoups du séisme meurtrier.

Morne à cabris, village fantôme
Lancé par l’ex-président Martelly en 2011, le projet immobilier de Morne à Cabris, situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale, se voulait prometteur. 3000 logements modernes branchés à l’eau courante et à l’électricité devaient y être construits, tout comme un centre de santé et des écoles. Bâtis au milieu de nulle part, la plupart des quelque 1200 maisons et immeubles de logement multiple à avoir été construits sont aujourd’hui laissés à l’abandon. Censé servir d’exemple, Morne à Cabris, qui a toutes les allures d’une ville fantôme, s’est transformé en un symbole sonnant de l’échec de la reconstruction.
photo Alexandre Legault-Déry
Jalousie en couleur
Vert pomme, rouge vif, rose bonbon, jaune serin, violet: à Jalousie, un bidonville surplombant Port-au-Prince, les façades des maisons ont été repeintes en hommage à l’artiste haïtien Préfète Duffaut. Un coup de pinceau ordonné - et financé - par l’ex-président Michel Martelly au lendemain du séisme de 2010.
photo Alexandre Legault-Déry
L’enfant songeur
Cet enfant qui tue le temps au bord d’une rivière près de la ville de Les Cayes.
photo Alexandre Legault-Déry

Les cicatrices invisibles

C’est à la fête des Mères que la ministre Anglade a enterré la sienne. À son retour en sol haïtien, environ quatre mois après la catastrophe, la ministre a découvert un peuple marqué au fer rouge. Au-delà des dégâts matériels, encore bien palpables sur l’île, elle insiste sur les cicatrices souvent invisibles que portent en eux les survivants.

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